Chronique d'un CEO en déplacement à la capitale qui s'émerveille face à son directeur technique.
Mon CTO travaille, lui
Le 3 avril dernier Pierre et moi étions à Paris pour le 10ème anniversaire du CMIT, invités par notre partenaire Aressy. Pierre c'est notre CTO. Le héros de la journée, même si à ce stade personne n'est au courant.
Petite digression, car je sens que j'ai perdu tout le monde avec mes acronymes :
- CMIT : Club des directeurs Marketing de l'Information Technology, les gars qui vous pourrissent votre boite emails pour que vous achetiez leur dernier logiciel.
- Aressy : pas un acronyme mais bien le nom d'une super agence de communication digitale dirigée par le non moins brillant Laurent Ollivier. Si avec ça on est pas invité au prochain event !
- CTO : Chief Technology Officier, c'est comme ça que les ricains nomment le top chef des geek dans leur boite.
Je reviens à mon propos. Pierre, passé le rush de l'arrivée des participants et après avoir taillé le bout de gras entre 2 croissants et plusieurs présentations de nos solutions, se pose par terre, son Mac Book sur les genoux. Et c'est parti pour 2h de tables rondes sur la distribution informatique par Dell, CISCO et consors pour moi. Et 2h d'adresse IP et autre intégration Prestashop/Webmecanik en visio pour Pierre.
Mon CTO n'est pas là, mais en fait si
Pendant les conférences, Laurent Ollivier, le brillant Dg d'Aressy (l'avais-je mentionné ?), précise qu'il y a un jeu concours pour gagner un magnifique casque Jabra que j'ai essayé juste avant et sur lequel je lorgne sévère. La règle : twitter comme un malade tout ce que tu peux sur la conférence avec le hashtag - non ça ne se fume pas - "RC2015".
Et voilà que je twitte comme jamais, en lutte avec 2 autres acharnées très très fortes. Un écran permet de vivre en direct live les twittes publiés ce qui excite encore plus mon instinct grégaire de compétition.
En parallèle du premier concours, il y en a un deuxième. Aressy (quel talent !) et le CMIT ont réalisé un Social O Mètre qui permet de se mesurer sur le bruit que chacun fait sur la toile avec ses twittes et autres posts LinkedIn. Le classement doit surement permettre de briller en société, voir dans SA société. Et les deux premiers inscrits peuvent encore gagner des trucs. Autant dire que même si je n'ai pas la moindre chance de figurer dans le top 1000 du classement, au top départ je m'engage tête baissée dans le processus d'inscription.
En dépit de mes gros doigts sur mon petit écran, je jouis intérieurement au bout de quelques minutes de mes chances de victoire. Un regard circulaire dans la salle me fait comprendre que nous ne sommes pas beaucoup à nous être engagé dans la compétition.
Fin de la conf, Laurent annonce les résultats des compèts. Je suis excité comme une puce électronique. Je ne tiens plus en place, je transpire, je lance des regards aiguisés et entendus à tous mes concurrents potentiels.
Sur les twittes je me suis fait complètement grillé. En dépit de mon sens inné de la synthèse et de plus 5 fautes d'orthographes en moins de 140 mots, ma dextérité sur l'Iphone mérite un entrainement méthodique pour accélérer le débit. Dont acte. No pain, no gain. Je sens malgré moi la gagnante me toiser de son autorité avec son superbe casque.
Allez, me reste la chance, ma meilleure allié, avec l'inscription au Social O Mètre (qui ne mesure pas la valeur de votre engagement Socialiste).
Et là - roulements de tambour - "the moment you are alllll waiting for long time ...the winner is ... Pierre !" Non content d'avoir été le plus rapide à s'inscrire, Laurent annonce que Pierre est passé directement à la 3ème place, bousculant au classement tous nos prospects grands directeurs de multinationales et notre hôte qui sort du top ten ! Oups.
Moment de silence, un ange passe. Pierre n'est pas dans la salle. Je l'imagine par terre dans la salle vide d'à coté à pianoter frénétiquement sur son clavier, concentré sur trois sujets simultanés, les oreillettes bien en place. J'esquisse un mouvement pour aller le chercher quand, tel Marlon Brando débarquant sur le tapis rouge de Canne, mon Pierre arrive triomphant chercher son lot. Je reste bouche bée face à la déconcertante facilité de mon jeune et brillant CTO qui vient d'attirer l'attention juste au meilleur moment, la fin de la conférence, la dernière image que chacun emportera de cette matinée. Et pourtant, le meilleur reste à venir.
Mon CTO est mon meilleur commercial
Car Pierre ne gagne pas un simple gadget. Mais tout simplement une pleine page de pub dans le journal des distributeurs informatique, EDI. Bref le meilleur moyen d'être présent sur ce secteur que nous convoitons. Et un budget que nous n'aurions surement pas engagé à ce stade. Mon CTO est mon meilleur responsable marketing.
Après encore quelques échanges avec des retardataires non pressés de regagner leurs compagnies, nous plions bagages. Une fois dans la rue le portable de Pierre retentit du son caractéristique d'un twitte, son tout à fait habituel dans l'extension naturel du bras de Pierre. Il s'agit du directeur marketing de Mitel (compagnie US internationale) qui s'adresse à Pierre pour le féliciter et lui annoncer qu'il compte bien reprendre sa 3ème place. La conversation est engagée. Mon CTO est aussi mon meilleur commercial.